Les gens qui vous entourent savent-ils que vous n’aimez pas certains comportements de votre patron… mais votre patron, lui… ne le sait pas? Auriez-vous… par hasard… besoin d’une conversation difficile avec votre patron?
Déjà qu’en général, avoir des conversations difficiles peut générer un certain stress. … Que ce soit par peur de perdre quelque chose ou quelqu’un, confiance en soi, laisser aller sur le résultat, peur de mal paraître…
Vous préférez le format vidéo? Le voici.
Prenons par exemple la situation suivante : vous trouvez que votre patron a une attitude irrespectueuse envers vous.
Si vous vous retenez parce que vous pensez perdre votre emploi en ayant cette conversation, dites-vous que vous avez quand même au moins 3 options.
- Endurer la situation et continuer de vous plaindre à vos proches;
- Avoir la conversation, risquer de perdre votre emploi, mais gagner le respect pour vous-même;
- Ne pas endurer, ne pas avoir la conversation et changer d’emploi.
Partage d’apprentissage venant du terrain
À mes débuts comme coach, plusieurs personnes me consultaient pour une transition de carrière. Ils n’étaient plus bien dans leur travail. À force de creuser un peu, je me rendais souvent compte qu’en fait, ces personnes n’avaient jamais mentionné leurs malaises. Et qu’à force de vivre une situation lourde au travail, ils remettaient en question leur carrière!
En réalité, développer son courage, son leadership, sa confiance en soi et utiliser les outils de conversations difficiles faisaient partie d’une solution plus saine, à mon avis, que de quitter et de recommencer le même pattern dans un autre environnement.
Bien sûr, ce n’était pas le cas pour tout le monde, mais c’était vrai pour la majorité.
Je partage cette histoire parce que je pense que vous méritez de développer cette compétence d’être en mesure d’aborder les situations difficiles avec vos patrons, malgré les peurs.
Être en questionnement perpétuel est anxiogène! Développer son courage d’avoir des conversations difficiles, c’est possible 😊
5 étapes pour tenir une conversation difficile avec son supérieur immédiat
Étape #1 : Comprendre la source de sa peur
Pourquoi vous hésitez ou que vous repoussez la conversation avec votre patron?
Disons que vous avez peur de ne pas avoir accès à une promotion et que vous ne voulez pas être un employé à « problème ».
Maintenant, pour arriver à comprendre la source de votre peur, imaginez le pire. Oui oui!
Pensez à ce qui pourrait arriver si votre peur se réalise. Par exemple :
Votre patron ne vous donne pas la promotion que vous pensez mériter puisque vous avez abordé un sujet délicat.
Qu’allez-vous faire?
D’une manière constructive. Donc je ne parle pas de : se mettre en boule triste dans un coin 😉, ou aller se plaindre, ou commérer.
Je vous demande ce que VOUS pouvez faire? Quelles actions vous permettraient d’avancer vers une résolution de la situation?
Vous pourriez aller demander au patron pourquoi vous n’avez pas la promotion? Vous pourriez changer d’emploi?
Listez les options et démystifiez un peu tout cela.
Vous aurez ainsi plus d’espace mental pour trouver les faits.
En résumé, la première étape pour tenir une conversation difficile avec son patron est :
- Comprendre sa peur
- Imaginer le pire qui peut arriver si elle se réalise
- Élaborer un plan d’action si le pire arrivait
Vous devriez ressentir un certain apaisement 😊
Étape #2 : Lister les faits en lien avec la situation
Quels sont les faits qui illustrent un manque de respect à votre égard?
- Il arrive en retard à vos réunions
- Il vous coupe la parole
- Il n’écoute jamais vos idées
- Il omet de vous parler de certains dossiers
- Il ne vous dit pas bonjour le matin depuis le dernier mois
Soyez le plus concret possible dans vos exemples.
Lorsqu’une de nos valeurs ou un principe qui est atteint, ce n’est pas nécessairement clair pour les autres. Les comportements ci-dessus peuvent être associés à un manque de respect, mais la liste est infinie et unique pour chacun d’entre nous.
Si vous ne vous sentez pas respecté, vous devez expliquer ce qui cause votre sentiment. L’autre ne peut pas le deviner, même si, pour vous, la situation est évidente!
Et vous devez donner des exemples détaillés. Donc au lieu de dire :
– Arrête de me manquer de respect
Dites :
Quand tu me parles, tu regardes toujours ailleurs, tu as l’air pressé, il arrive que tu prennes ton téléphone et que tu répondes à un courriel. Je ne me sens pas écouté, donc pas respecté.
Étape #3 : Partager ses perceptions
Disons que vous pensez que votre supérieur fait preuve de microgestion à votre égard.
Plutôt que de dire :
« J’aimerais te parler de ton style de gestion. Je n’ai jamais vu quelqu’un faire autant de microgestion! » …
Et de finir dans une confrontation.
Partagez les faits ET ensuite ajoutez votre perception.
Par exemple : « Nous nous rencontrons 2 fois par jour pour faire le suivi. Je suis la seule personne de l’équipe avec qui tu fais cela. Tu me demandes aussi de valider toutes mes idées avec toi avant de les ajouter au projet.
Je ne sais pas pourquoi tu fais cela, mais je me demande si tu me fais confiance. Est-ce que c’est le cas? »
Si vous ne commencez pas avec les faits avant de partager votre perception, vous risquez que l’autre personne soit sur la défensive.
Et, en même temps, vous avez besoin de partager votre perception et votre ressenti. Les deux vont de pair.
Étape #4 : Écouter la version de l’autre
Peut-être que votre gestionnaire a eu une très mauvaise expérience dans le passé et que c’est un projet très risqué pour lequel il subit une pression de son propre supérieur immédiat.
Oh. Cela n’a rien avoir avec vous, mais plus avec lui.
Il se peut aussi que vous ayez commis plusieurs erreurs dans les derniers projets, qu’il ne voie pas les corrections, et qu’il craigne que ce projet risqué ne tourne mal.
Vous ne saurez pas tant que vous n’aurez pas écouté son point de vue avec ouverture ni posé la question!
Sortez de vos scénarios et osez discuter 😊
Étape #5 : Trouver un terrain d’entente
Après avoir échangé, il faudra une conclusion.
Idéalement, vous aurez pensé à des solutions pour faire des propositions comme point de départ.
N’hésitez pas à mettre en place une nouvelle manière de faire et à la réviser.
Testez et ajustez!
Pour cela, il vous faudra un suivi.
Je vous suggère de le planifier après quelques jours. Allez prendre un café ou discutez-en dans votre rencontre un à un avec votre gestionnaire. Demandez-lui comment il se sent par rapport à ce que vous avez mis en place, et partagez aussi ce que vous en pensez, ce que vous ressentez.
Refaites une entente pour la semaine suivante.
Avant de terminer, attention à deux éléments
1. Abordez un sujet à la fois
N’attendez pas d’avoir accumulé plusieurs points à discuter. Cela pourrait être lourd. Je vous invite à partager un seul élément à la fois, et à intervenir au fur et à mesure.
Si la situation fait que vous avez 3 sujets :
- soyez structuré,
- mettez-vous à la place de l’autre.
Une personne veut aborder 3 gros sujets avec vous, et la situation traîne depuis plusieurs mois. C’est beaucoup d’un seul coup et ça peut causer de la surprise. Votre conversation sera plus complexe. Dans tous les cas, sachez comment communiquer et accueillir les émotions.
2. Les habitudes peuvent revenir au grand galop
Si les comportements passés se reproduisent, parlez-en immédiatement. Souvent, sous l’effet du stress, les comportements de peur ou de protection reviennent.
Soyez simplement curieux, tout en posant les faits : « Depuis une semaine, tu as recommencé à me demander 2 suivis par jour. Peux-tu m’aider à comprendre ce qui se passe? »
En conclusion
Tentez de comprendre la source de votre peur afin d’avoir la conversation difficile. Cela vous donnera du courage!
Ensuite, restez objectif – partagez des faits et des perceptions en divisant les deux! Écoutez l’autre. Restez curieux. Faites une entente et un suivi si la situation se reproduit.
Je vous encourage à oser! Sortez de votre zone de confort et tenez-vous pour vous, vos valeurs et vos principes, tout en étant respectueux des opinions et des différences des autres.
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