Le contexte dans lequel s’inscrit cet article est la pandémie de COVID-19. L’article vise à donner des outils pour gérer l’incertitude, en tant que leader.
L’incertitude est bien réelle. L’incertitude est devenue quotidienne. La situation est tellement volatile que les changements sont imprévisibles. Nous ne savons pas ce qui va arriver, cela crée de l’ambiguïté. Il devient très complexe de gérer l’incertitude, en tant que leader actuellement : comment se gérer, gérer les autres et gérer ses affaires?
Cet article vous donne des trucs simples pour gérer l’incertitude, en tant que leader.
Le mode survie est enclenché
Le contexte actuel est une belle illustration du monde VICA (volatile, incertain, complexe et ambigu) dans lequel nous vivons.
Nous vivions déjà dans un monde VICA avant cette pandémie, simplement, c’était à un niveau plus « gérable ».
Il y a quelque temps, votre incertitude était peut-être à 5 sur 10 ou moins (< 5/10)…
- Peut-être aviez-vous besoin de clarifier des objectifs pour vous, pour votre équipe.
- Peut-être vous posiez vous des questions sur le développement de votre entreprise, sur comment faire différemment.
- Vous sentiez peut-être qu’il fallait améliorer l’impact de votre leadership autour de vous, pour qu’il soit plus positif.
En ce moment votre incertitude pourrait être à 15/10 ?
- Qui, dans mon équipe/mon entourage, est malade ou potentiellement malade?
- Dois-je fermer l’activité, ou pas?
- Comment allons-nous passer cette crise au niveau économique?
- Comment allons-nous nous remettre de cet événement, autant du point de vue humain que financier?
Le mode survie est présent. Le mode survie nous ramène à nos instincts, nos peurs.
Le courage n’est pas l’absence de peur.
Le courage, c’est la peur comme moteur. C’est la peur qui se transforme pour nous faire avancer.
Ne laissez pas la peur caller les shots! Vous pouvez choisir d’accueillir vos peurs et choisir vos actions. On appelle cela de l’agilité émotionnelle. (Si vous avez envie de lire sur le sujet je vous conseille le livre de Susan David – Emotional Agilty.)
Dans un contexte chaotique, comment se gérer – gérer les autres et – gérer ses affaires?
C’est le moment de prendre vos poupées* à bras le corps, de les serrer, de les aimer et d’avancer. Voyons comment faire.
*les “poupées russes” sont une métaphore que j’utilise quasi quotidiennement.
La poupée #1 représente comment vous, en tant que leader, vous prenez soin de vous. Comment vous vous connectez à vous. Comment vous développer vos compétences. Comment vous réagissez sous pression, dans l’incertitude.
La poupée #2 représente les relations que vous bâtissez, que vous créez. Votre environnement. Ce qui vous entoure. Pour gérer l’incertitude, il faut être ensemble.
La poupée #3 représente la partie matérielle, tangible. Les résultats.
Ces poupées sont interconnectées. Elles ont besoin les unes des autres. Votre être, votre agir envers les autres et votre environnement et vos connaissances d’affaires sont nécessaires pour réussir.
La manière la plus adaptée aujourd’hui, dans un monde de VICA, de chaos, d’incertitude, c’est de passer de la poupée #1 vers la #3. C’est-à-dire:
- Me connecter à moi pour augmenter mon niveau de conscience envers moi-même et mes actions.
- Bâtir des relations satisfaisantes et authentiques. Parce que c’est ensemble que l’on peut faire de grandes choses.
- Et vous le savez, si vous êtes bien entouré, vous arriverez à livrer, à résoudre, à générer des revenus. Il sera plus facile d’innover en affaires et les chances de réussite via l’entraide sont décuplées.
Si je reviens au COVID-19, regardons ce que fait le premier ministre du Québec présentement:
- On ressent son authenticité, il accepte de s’ajuster, il peut changer d’idée, il ne semble pas paniqué. Il a adapté son style de leadership à la crise: le style de leadership directif. C’est le style de leadership approprié dans cette situation. Les gens ont besoin d’être rassurés, et s’il cherchait le consensus il créerait plus de panique qu’autre chose. En même temps, il ne change pas d’idée trois fois par jour. Il se gère très bien et s’est très bien adapté.
- Il a créé une routine de communication. Il est présent pour les autres. Son équipe est mobilisée. Il fait appel aux artistes. Il innove. Il dit qu’il a besoin des autres. Il fait des demandes claires. Il adapte ses messages au besoin.
- La majorité de la population suit ses directives. Ses résultats sont atteints. Pas mal pour quelqu’un qui a 8.485 millions de personnes sous sa responsabilité 😉
Voyons comment vous pouvez vous inspirer de cet exemple et gérer l’incertitude, en tant que leader.
Poupée #1: Vous
Une clé essentielle : quand tout est instable, votre rôle de leader est de créer de la stabilité.
Vous ne contrôlez pas le contexte, vous ne contrôlez pas les événements.
Vous contrôlez vos réactions, vos actions, vos interactions.
- Si vous avez de la difficulté à contrôler votre impact sur les autres, et vous-même.
- Trouvez quelqu’un, de manière urgente, qui écoutera vos peurs, votre stress et vous aidera avec ça. Ne soyez pas un vecteur de panique. Faites-vous aider : collègues, patron, coach, ami, conseil d’administration, thérapeute, famille, peu importe. Trouvez quelqu’un de positif ET en mode solution.
- Votre objectif est de connecter à vous-même, si vous n’avez pas de stabilité intérieure, comment rassurer l’entourage? On ne vous demande pas de jouer les héros, les sauveurs ou faire-comme-si. En fait, ce serait pire. Cela ne ferait que rajouter de la pression… Vous avez besoin, vous aussi, d’être rassuré.
En résumé : faites-vous aider pour gérer votre propre anxiété pour être en mesure de rassurer les autres.
Poupée #2: Les autres
Les attentes envers les leaders sont généralement élevées. En période d’incertitude, elles sont décuplées.
Tenons pour acquis que vous avez géré la poupée #1.
La poupée #2 demande à ce que vous soyez présent : communiquez, communiquez, communiquez.
- Communiquer de façon transparente : vous ne savez pas, dites que vous ne savez pas. Point.
- Faites une routine de communication, tous les jours.
- Ayez un message clair, et simple. Dans l’exemple ci-dessous, après très peu de temps, tous ont compris ce que voulait dire: “aplatir la courbe”.
- Restez sur les faits vérifiés.
Votre objectif est de générer un sentiment de confiance.
Les autres ont besoin de sentir que vous êtes là, que vous êtes présent. Que vous êtes aussi connecté à vous-même.
Si vous rajustez le tir, et revenez sur une décision. Ce n’est pas un problème.
Si vous êtes désorganisé, stressé, que les messages fusent de tous les côtés, n’importe quand. Vous n’arriverez pas à rassurer. L’impact sera comme vous êtes: stressant, paniquant, avec un manque de focus généralisé.
Vous contrôlez vos réactions, vos actions et vos interactions.
Voici une proposition de routine de communication:
- Tous les matins vos gestionnaires rencontrent leurs équipes pour récupérer les questions, les préoccupations. Ils répondent à ce qu’ils savent, pour le reste, ils prennent des notes. (Durée 10 à 30 minutes selon la taille de l’équipe).
- Puis, les gestionnaires se réunissent pour partager (durée 30-60 minutes selon la taille de l’équipe):
- leurs préoccupations (prendre soin de leur poupée #1);
- les préoccupations de l’équipe (poupée #2);
- passer en mode solution pour les affaires (poupée #3).
- Une communication verbale et écrite est faite / envoyée aux personnes pertinentes sur l’état de la situation, les réponses aux questions, etc.
Cette simple routine fera un bien fou à tous. C’est certain. À vous, aux autres, à vos affaires.
Conseil pratique: Si vous avez une personne qui a besoin de plus de temps pour partager ses préoccupations, prenez-la à part (ne faites par “perdre” du temps à tout un groupe pour une personne). Offrez votre écoute, après la rencontre de groupe.
Cette routine permettra aussi de gagner plus de stabilité intérieure, humaine. Elle calmera les rumeurs et démontrera une présence. Simple, efficace. Vous serez plus zen pour gérer le reste de la journée et jongler avec les priorités.
Poupée #3 : Les affaires
Gérer l’incertitude, en tant que leader en agissant de manière proactive sur les deux premières poupées permettra d’être plus posé pour anticiper l’avenir économique et les enjeux d’affaires ainsi qu’innover pour la crise, et l’après-crise.
Innover sur:
- Votre façon de prendre soin de vous.
- Votre façon de prendre soin des autres.
- Votre manière de travailler.
- La manière de faire des affaires.
- La technologie.
- La valeur que vous offrez sur le marché.
Les pires situations de la vie font ressortir la beauté de l’entraide entre humains. Je ne sais pas si vous avez vu les vidéos des Italiens qui se donnent rendez-vous pour chanter ensemble. Ils vivent ensemble, se tiennent et s’adaptent un jour à la fois.
Et comment on gère les affaires en temps d’incertitude?
On n’oublie pas sa vision à long terme, mais dans une situation chaotique, on gère au quotidien. Vous ne savez pas ce qui va se passer dans quelques heures, demain… alors si vous tenter de faire trop de scénarios futurs, cela deviendra anxiogène.
Et donc, faites UN PAS À LA FOIS. Avancez, chaque jour. Définissez des objectifs clairs, petits, motivant, eh oui, cochez ✅ ce que vous avez fait, car vous savez quoi?
Il faudra célébrer!
Avant de partir… vérifiez au bas de l’article, j’ai un message important pour vous.
En conclusion
Vous avez deux choses à faire dans un moment d’incertitude : connecter et guider.
- Connecter à soi. (poupée #1)
- Connecter avec les autres. (poupée #2)
- Agir de sorte que les autres connectent ensemble. (poupées #1 + #2)
- Être un leader pour créer les guides, pour soi, pour les autres. Ceci prend souvent la forme d’objectifs. (poupées #1 + #3)
- Être un guide, vers les objectifs. Ceci prend souvent la forme de la communication. (poupées #2 + #3)
- Agir comme un guide avec soi, les autres, les affaires. Ceci prend souvent la forme de courage, de vulnérabilité et d’authenticité. (poupées #1 + #2 + #3)
Voyez-vous que sans les deux premières poupées, la 3e ne peut pas exister? ÊTRE un guide, ÊTRE ENSEMBLE pour réussir les objectifs.
Le monde a besoin d’un leadership différent : embarquez-vous? C’est le temps!