La photo illustrant cet article provient de l’événement international C2 Montréal. J’y ai passé 3 journées où j’ai participé à l’activité Speed coaching, en tant que coach.

Il s’agissait d’offrir aux participants de cette activité, 30 minutes de coaching sur un enjeu de leur choix. J’ai coaché 13 personnes en 4 jours.

Les questions que j’ai le plus reçues durant l’événement ont été:

Mais… comment tu fais?
Tu dois être fatiguée???
Comment peux-tu les aider si tu ne les connais pas, et que tu ne sais pas de quoi ils vont te parler, et ce dont ils ont besoin?

Donc deux choses ici:

  1. J’ai été capable d’offrir mon maximum de présence à chaque participant, à cause d’un truc hyper simple.
  2. Je suis coach professionnelle, je n’ai pas la pression de réponse, ce n’est pas cela mon travail.
  3. Au besoin je mets une casquette d’expert, c’est une option, et non une fin en soi.

Voici comment j’ai été capable d’offrir le meilleur de moi-même, tout en aidant et en me sentant remplie d’énergie.

Surtout, cela m’a fait pensé à mon parcours de gestionnaire et à mon passage vers un style de leadership coach. Il y avait tellement de gens qui venaient à mon bureau pour DEMANDER quelque chose, pour EXPOSER leurs problèmes.

Moi, pour les aider, je conseillais, je donnais des idées… RÉSOUDRE est énergivore, et n’a rien à voir avec la posture de coach.

J’ai fait cela mille fois: résoudre, solutionner, trouver, organiser.

Vous savez, j’ai toujours été une gestionnaire de bonne foi, je voulais responsabiliser mes équipes, que tous les membres soient motivés, engagés. Je n’y arrivais juste pas.

Pas à cause de mon potentiel, ni de ma volonté. À cause du manque d’outils.

Je déléguais, bien sûr. Sauf qu’en prenant du recul, et si je suis honnête avec moi-même, il est évident que plusieurs solutions venaient de moi, et que je validais énormément de choses.

Cela me stressait, me prenait de l’énergie et commençait à être vraiment lourd à gérer.

C’était sûrement pour gagner du temps que je leur disais quoi faire.

J’aime ça quand ça bouge, voyez-vous. Quand les dossiers avancent. Sauf, que c’est lourd à porter.

Mon patron de l’époque me sauva une TONNE d’énergie en me disant: arrête de donner des conseils, des solutions. Écoute. Les gens ont besoin d’être écoutés.

J’hallucinais. Ne Rien faire??????

Je vous le dis aujourd’hui avec humour, mais à cette époque je ne riais pas. J’étais sérieuse et je voulais livrer TOUT bien, TOUT vite, avec une équipe MOTIVÉE. Et cela, TOUT DE SUITE. haha! petite pointe d’exagération, mais clairement, j’avais du chemin à faire au niveau de la patience 😉

À court d’autres solutions, je l’ai essayé.

ÉCOUTER. Ça a changé drastiquement mes relations… mais les gens ne partaient plus de mon bureau!! Je n’avais pas plus d’énergie. Il fallait passer à l’étape suivante.

Pour vous remettre en contexte, c’était en 2009, le coaching se démocratisait. Je suis allé suivre une formation de “gestionnaire-coach” et me suis mis à lire des livres sur le sujet.

J’ai appliqué. J’ai continué d’écouter ET j’ai commencé à changer de posture. Entre autres à POSER DES QUESTIONS et à faire preuve d’un peu plus de patience.

Je demandais à ceux qui venaient à mon bureau partager des problèmes, quelles solutions pensaient-ils mettre en place. Comment pouvaient-ils transformer le problème à leur avantage ou en apprentissage. Quelle serait la prochaine action. etc.

J’en avais des questions. Et j’attendais leur réponse. S’ils ne trouvaient pas sur le champs, j’attendais tant que cela ne mettait pas un risque trop élevé sur les livrables.

Au début, mon équipe me regardait bizarrement. Ils m’ont même évité pendant quelques jours. Je transférais une partie de la responsabilité, je leur demandais de transformer leur façon de faire. Ce n’est pas très confortable. Ni pour eux ni pour moi.

Il fallait s’ajuster.

L’ajustement a été de choisir le style de leadership coach sur les dossiers les moins risqués, cela rendait tout le monde confortable. Et de fil en aiguille, ça été de plus en plus de dossiers, et tous nous avions de plus en plus confiance en nous, aux autres.

Mon quotidien a vraiment changé, mon rôle me DONNAIT de l’énergie. Ma motivation augmentait.

Les relations avec l’équipe ont pris un nouveau sens. Nos résultats ont été atteints plus rapidement, plus facilement.

Je suis devenue encore plus curieuse sur le coaching. Ce truc fonctionnait vraiment! Je me suis inscrite à une formation en coaching professionnel. Vous connaissez la suite.

Et c’est pour cela que coacher 14 inconnus en 3 jours dans une BMW m’a donné de l’énergie. Des personnes que je ne connaissais pas. À qui j’ai pu offrir le meilleur de moi-même.

C’est pour cela que je n’avais pas la pression de devoir maîtriser leurs sujets pour les aider.

Cela a permis des percées indescriptibles, certains m’ont dit que cela avait changé leur vie. C’est fou. En 30 minutes.

Je vous partage cette histoire comme une preuve que lorsqu’on offre à quelqu’un du temps, de l’écoute, de la présence, de la connexion, on offre un cadeau indescriptible.

Je dis aussi que lorsqu’on est bien assis dans sa posture de coach, on aide vraiment les autres à débloquer.

Je dis aussi que si vous désirez être un gestionnaire-coach et avoir un impact plus positif sur votre entourage, c’est possible, c’est accessible.

Ça n’arrivera pas en 24h. Cela arrivera avec volonté, outils et … écoute!

  • Si vous êtes prêts à en savoir plus sur les compétences du gestionnaire et les styles de leadership, et la clarté de votre rôle par niveau de gestion, je vous invite à suivre la formation Gérer et Mener.
  • Si la gestion de vos émotions et votre stress est encore plus importante en ce moment que la clarté de votre rôle, c’est la formation Gérer votre stress et vos émotions qui est un must.
  • Si c’est l’écoute et la clarté de vos messages que vous voulez améliorer, apprenez à Communiquer autrement.

 

L’outil pour vous: Écoute/Question/Action/Suivi

Si vous sortez du mode “donner la solution” et que vous passez du côté écoute/question/action/suivi, vous verrez plusieurs choses se produire:

  1. des solutions que vous n’avez peut-être jamais imaginé
  2. la motivation, l’énergie, l’engagement va augmenter, vous allez enfin pouvoir vous attaquer aux dossiers stratégiques
  3. que c’est bien plus plaisant de terminer ses journées motivé et énergique!

Pour appliquer écouter/question/action/suivi quand quelqu’un vient vous faire une demande

  1. Écoutez la demande de la manière la plus objective dont vous êtes capable (parce que c’est certain que vous allez avoir des idées de solutions.. mais shhhtt! Écouter n’est pas parler.)
  2. Demandez à la personne ce qu’elle s’attend de vous en vous partageant son problème
    • si c’est une solution ou un conseil que la personne vient vous demander, retournez-lui la question et demandez ce qu’elle ferait
    • si c’est de l’écoute, écoutez là et passez au point 4.
  3. Aidez là à structurer sa pensée au besoin, mais le simple fait de lui permettre de partager à voix haute devrait déjà résoudre une bonne partie du problème!
  4. Demandez-lui quelle action elle va prendre, qu’elle sera sa prochaine étape. (L’action permet de débloque!)
  5. Demandez-lui quand elle viendra vous tenir au courant des développements, autrement dit, entendez-vous sur un suivi. Si la personne ne revient pas, allez vers elle au moment convenu. Restez proactif et démontrez votre intérêt en vous renseignant sur comment vont les choses.

 

Conclusion

Ce que j’ai fait pendant ces 3 jours, à C2 Montréal, c’est de ne pas prendre sur moi de RÉSOUDRE.

J’ai aidé des personnes à trouver leurs propres solutions. J’ai ÉCOUTÉ. J’ai QUESTIONNÉ pour susciter des prises de conscience, pour trouver les ENJEUX et j’ai invité à l’ACTION.

Le suivi s’est passée de façon mutuelle, soit moi, soit eux. Sans stress.

 

Selon vous, quelles sont les avantages et les limites du style de leadership coach?